Communiqué de presse - Nouveau gouvernement : oui, il va falloir des ruptures pour réunir enfin toutes les conditions d’une vape responsable
« Il va falloir des ruptures et pas que sur la forme ou dans la méthode. Des ruptures aussi sur le fond ». France Vapotage espère vivement que la consigne du nouveau Premier ministre s’appliquera au traitement du vapotage. Il est temps de tourner le dos aux décisions partielles, prises par à-coups, sans concertation avec les acteurs économiques concernés et qui se sont révélées inadaptées voire contreproductives. Il est urgent de privilégier une démarche globale, efficace et pérenne. France Vapotage réaffirme en cette rentrée sa volonté de promouvoir une approche positive et constructive, ouverte au dialogue avec tous. Un consensus est possible : ensemble, nous pouvons faire de notre pays le fer de lance, en Europe, d’une approche responsable de la vape, dans le respect d’une filière engagée dans la sortie du tabagisme.
Avant tout, instaurer le dialogue et la confiance.
Contre toute attente, nos entreprises ont récemment découvert avec stupéfaction le projet du précédent Gouvernement d’instaurer une surfiscalité sur les produits de vapotage. Une idée à l’opposé de la position défendue jusqu’ici par l’État, y compris devant la représentation nationale.
France Vapotage demande donc en premier lieu au nouveau Gouvernement :
de rassurer toute la filière en annonçant l’abandon de ce projet de surtaxe, dont les conséquences économiques et sanitaires pourraient être dramatiques. En particulier, le risque d'un report de consommateurs vers le tabac a été relevé par des travaux parlementaires[1] comme par des études d’opinion[2] ;
de réunir et de consulter l’ensemble des parties prenantes du vapotage (acteurs industriels et commerciaux de la filière, médecins et chercheurs, associations de consommateurs) pour parvenir à un constat et des solutions partagés. Un échange transparent et une réflexion collective sont nécessaires, au-delà des fakes news et des propos inutilement alarmistes.
En 2025, animée par cette volonté de dialoguer avec tous, France Vapotage a d’ailleurs rejoint la CPME pour porter toujours plus haut la voix de ses entreprises membres, défendre une filière française unique en Europe, promouvoir un secteur industriel ancré dans les territoires, créateur d’emplois, gage d’un savoir-faire de qualité.
Un constat : plus de vapoteurs, moins de fumeurs.
Entre 2017 et 2023, chez les Français adultes, la prévalence de tabagisme quotidien a diminué de 26,9% à 23,1%, quand celle de vapotage quotidien est passé de 2,7% à 6,1%[3].
D’une part, ces chiffres reflètent bien le rôle du vapotage dans la sortie du tabagisme : la cigarette électronique est l’outil le plus utilisé, mais surtout le plus efficace[4], pour arrêter de fumer. Le seul « effet passerelle » incontestable à grande échelle est le passage du tabagisme au vapotage !
D’autre part, ils soulignent combien le problème de santé publique à affronter en priorité demeure le tabac, responsable de 75 000 décès par an en France, et non le vapotage, pratique bien moins répandue et surtout incontestablement moins risquée car sans combustion de tabac.
Un préalable : protéger le marché légal pour protéger les consommateurs
Les initiateurs de l’interdiction des cigarettes électroniques jetables (« Puffs ») peuvent le constater par eux-mêmes : une approche fondée seulement sur l’interdiction crée un espace pour le trafic illégal[5], organisé par des filières qui ciblent sans scrupule les plus jeunes et ne partagent en aucune façon l’engagement des entreprises opérant légalement pour des produits sûrs et de qualité.
Les conséquences du développement de ce marché noir du vapotage seraient dramatiques, à la fois :
économiques : pertes de recettes fiscales et sociales ; déclin des acteurs économiques (industriels et commerciaux), pour l’essentiel des TPE/PME implantées au cœur des territoires, représentant plus de 20 000 emplois directs et indirects ;
sanitaires, avec des risques majeurs d’intoxication liés à la circulation de dispositifs et de e-liquides non soumis aux mêmes contrôles de qualité que les produits mis légalement en vente.
Un principe : préserver l’attractivité des produits du vapotage par rapport à ceux du tabac
Puisque le vapotage est une chance pour des millions de fumeurs adultes en quête de solution, les produits du vapotage doivent :
demeurer nettement moins chers que ceux du tabac et donc ne pas être soumis à la surfiscalisation qui s’applique aux produits les plus nocifs (droits d’accises) ;
pouvoir proposer une large diversité d’arômes, hors ceux dont la toxicité a été scientifiquement prouvée. Plusieurs études[6], montrent que les liquides proposant d’autres arômes que le tabac (saveur que les fumeurs peuvent justement avoir envie de délaisser !) peuvent améliorer les chances d'arrêt du tabac, en rendant la transition moins difficile ;
ne pas être soumis au paquet-neutre, pour éviter la confusion entre un produit dangereux et son alternative moins risquée ;
continuer à bénéficier de circuits de distribution plus nombreux que le tabac, mais contrôlés (buralistes ; vape-shops ; sites Internet avec dispositifs de vérification d’âge)
Un devoir : mieux protéger les mineurs.
Alternative efficace au tabac, le vapotage s’adresse uniquement aux fumeurs adultes en recherche de solutions. La vente des produits du vapotage est d’ailleurs strictement interdite aux mineurs.
France Vapotage est à la disposition des pouvoirs publics et des autres acteurs de la filière pour dépasser les effets d’annonce et trouver les bonnes solutions pour :
faire respecter l'interdiction de vente aux mineurs, avec un contrôle renforcé dans les points de vente et en ligne ;
préciser et renforcer l’encadrement de la communication en ligne autour des produits du vapotage (afin de réserver leur promotion aux fumeurs adultes) ;
déployer une approche globale permettant d’empêcher les démarches visant les plus jeunes en agissant non sur les arômes en tant que tels mais sur les appellations des produits et les choix graphiques présents sur le packaging.
Avec plus de 3 millions de consommateurs, la France est aujourd’hui le 1er marché européen du vapotage. Mais plus de 15 ans après l’apparition de la cigarette électronique en Europe, la filière ne dispose toujours pas d’un cadre réglementaire spécifique, décorrélé du tabac et de ses produits dérivés (dont le tabac à chauffer) comme des autres produits nicotinés (qui ne sont pas des produits du vapotage). Pire, elle est la cible incessante d’attaques proférées notamment par des associations dont l’objet est paradoxalement de lutter contre le tabac et non ses alternatives ! Alors que la Commission européenne a présenté cet été une proposition de directive nourrissant la confusion entre tabac et vapotage, et incluant l’application des accises du tabac aux produits du vapotage, notre pays est en position de force pour proposer une autre approche : un encadrement pertinent du vapotage afin d’en faire pleinement un allié de la sortie du tabagisme.
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[1] Rapport d’information sénatorial : « La fiscalité comportementale en santé : stop ou encore ? », Elisabeth Doineau et Cathy Apourceau-Poly, rapporteures – mai 2024
[2] Étude Harris Interactive pour France Vapotage, réalisée en octobre 2024 auprès d’un échantillon de 3 201 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus : 62% des vapoteurs estiment « probable » (20% « tout à fait probable ») de reprendre / augmenter leur consommation de tabac si les prix de la cigarette électronique et des e-liquides augmentaient fortement du fait d’une hausse des taxes.
[3] Sources : Baromètre de Santé publique France 2000-2022 ; EROPP 2023 – OFDT
[4] Source : Méta-analyse Cochrane, mise à jour 2025 - Lindson N, Butler AR, McRobbie H, Bullen C, Hajek P, Wu AD, Begh R, Theodoulou A, Notley C, Rigotti NA, Turner T, Livingstone-Banks J, Morris T, Hartmann-Boyce J. Electronic cigarettes for smoking cessation. Cochrane Database of Systematic Reviews 2025, Issue 1. Art. No.: CD010216. DOI: 10.1002/14651858.CD010216.pub9.
[5] https://questions.assemblee-nationale.fr/q17/17-6909QE.htm
[6] Voir par exemple - Friedman AS, Xu S. Associations of Flavored e-Cigarette Uptake With Subsequent Smoking Initiation and Cessation. JAMA Netw Open. 2020;3(6):e203826. doi:10.1001/jamanetworkopen.2020.3826